Tête au Corps

Historique (2012-2018)

La compagnie de théâtre Tête au Corps a été fondée en 2012 par Vincent Langlois, interprète issu de l’école de mime OMNIBUS, et Émilie Sigouin, graduée du Conservatoire d’art dramatique de théâtre de Montréal. Tous deux avaient envie d’explorer les avenues qu’offraient l’interdisciplinarité sur scène ayant comme liant le théâtre corporel d’Étienne Decroux.

Le tout premier projet de Tête au Corps a vu le jour en 2013, dans la première programmation de l’Espace la Risée, à Montréal : Son + M. Chapeau & M. Foulard, un texte et concept de Vincent Langlois et dans une mise en scène d’Émilie Sigouin. Cette première production s’est avérée un succès et un excellent départ pour le duo créatif. L’année suivante, ils ont regroupé trois musiciens pour créer Reine & oiseaux, dans le cadre d’une résidence au Conservatoire d’art dramatique de Montréal. Les deux créateurs se sont réunis une dernière fois, en tant que co-directeurs, pour produire une courte forme, Wolfgang, diffusée à la Baraque dans l’événement La maison de poupée.

En 2014, Vincent Langlois quitte ses fonctions de directeur général chez Tête au Corps. De son côté, Émilie Sigouin prend les rênes de la compagnie et maintient son poste de directrice artistique. Pour célébrer les deux ans de Tête au Corps, elle rafraîchit l’image de la compagnie (logo, site web, page Facebook).

Désirant se concentrer sur l’écriture dramatique, Émilie Sigouin hérite d’une bourse du programme gouvernemental « Jeunes volontaires », avec laquelle elle écrit la pièce REDHEAD (laboratoire), sous les conseils dramaturgiques d’Olivier Sylvestre. La pièce fut présentée sous forme de laboratoire public à l’Espace la Risée, en 2015, dans une mise en scène d’Anne Sabourin.

Aussitôt ce dernier laboratoire terminé, la directrice artistique se lance dans l’écriture d’un nouveau texte : Histoires ordinaires. Une première partie du projet a été présentée dans le cadre d’une soirée OMAD au théâtre La Licorne, à Montréal, et la diffusion complète de la pièce a été présentée en mai 2018, à l’Espace la Risée. Dans la vague de ce projet, Émilie Sigouin construit une nouvelle équipe à l’entour de la compagnie afin de mener ce nouveau projet plus loin que les précédents. Elle inclut notamment Stéfan Perreault, à l’automne 2017, pour partager à nouveau les postes de direction artistique et générale.

En octobre 2018, Tête au Corps a été sélectionné pour présenter la courte pièce Limbes dans le cadre du Festival tout’ tout court. Ce fut la dernière prestation publique de la compagnie de création.

Puis, au courant de la pandémie, la co-directrice prend le temps de réfléchir à son avenir ainsi qu’à celui de Tête au Corps. En souhaitant prioriser ses propres activités professionnelles, Émilie Sigouin prend la décision difficile de dissoudre la compagnie de création, en 2021.


Créations

  • 2018 : Histoires ordinaire
  • 2018 : Limbes (courte forme)
  • 2016 : Monsieur Léo : homme ordinaire (lecture)
  • 2015 : Redhead (laboratoire)
  • 2013 : Wolfgang (courte forme)
  • 2013 : Reine & oiseaux
  • 2012 : Son + M. Chapeau & M. Foulard

Limbes (2018)

photo : Daniel Marleau

Après notre mort, nous avons tous rendez-vous dans les limbes : nous devons y résoudre nos conflits avant que notre âme disparaisse définitivement. Le lieu décide qui doit se rencontrer et il fait entrer ou sortir une nouvelle personne par la pluie.

Félix et Florence se sont aimés, mais leur relation amoureuse n’a jamais eu lieu de leur vivant, ce qui a créé de multiples malentendus et frustrations. Félix est décédé et Florence est dans un coma pour une durée indéterminée. Après plusieurs décennies de silence, les deux se retrouvent dans les limbes et n’ont d’autre choix que de s’expliquer.

Limbes est une courte pièce mêlant poésie et théâtre corporel. Ce duo amoureux est une réflexion sur les relations entretenues avec les autres, nos choix ainsi que nos regrets potentiels, une fois nos jours écoulés.

Ta vie passée ne compte pas
Ici
Tout ce que tu possèdes
Tout ce que tu as accompli
Ici
Ça n’existe plus

Tu es juste
Toi
Ton âme
Ton odeur
C’est tout

Veux-tu?

Félix

Avec Jean-Philippe Rozon et Émilie Sigouin
Texte et co-mise en scène Émilie Sigouin
Co-mise en scène et chorégraphie Olivier Caron Brisebois
Environnement sonore Francis St-Germain


Histoires ordinaires (2018)

photo : Claude Gauthier

Quatre personnages sont figés dans le temps, hantés par leurs souvenirs, revivant les drames qui ont tout arrêté dans leurs vies. Tout en poésie, Histoires ordinaires parle des relations humaines toxiques, des temps froids, de la mort et de rêves abandonnés ou retrouvés. Dans un espace-temps qui semble être infini, chaque personnage finit par trouver la beauté dans sa douleur et la nécessité de dénicher la solution en soi-même pour se transformer. Sous la forme d’une pièce chorale, chaque personnage se livre au public, confronté à un changement inévitable pour aller de l’avant.

Monsieur Léo (Stéfan Perreault / Joël Hamel-Hogue) 
n’a pas dormi depuis cent ans, depuis que la femme qu’il aimait l’a quitté. Il ne peut fermer l’œil sans revoir la scène de rupture encore et encore. En attendant qu’elle revienne, il énumère ce qu’il apprécie de la vie.

Tom (Mickael Lamoureux) 
pensait être le prochain Glenn Gould avant qu’il voie une jeune fillette de 9 ans s’exécuter mieux que lui au piano. Chaque fois qu’il a tenté de jouer de nouveau, un vent glacial le figeait. Il vient donc dire ses adieux à son piano Steinway pour partir habiter dans un autre monde.

Petite Suzie (Maylina Gauthier) 
n’a jamais pu vieillir tant sa beauté enfantine était chérie et appréciée de tous. Elle a 8 ans depuis une éternité. Maintenant qu’elle n’a ni famille ni amis à qui plaire de par sa naïveté, elle se prépare pour son dernier voyage, auprès des aurores boréales qu’elle aime tant.

Alexie (Émilie Sigouin)
 a les cheveux envahis d’araignées. Pour fuir les humains, elle s’est réfugiée dans leur repère où elle y a été accueillie comme une reine. Seulement, elle se rend compte que les araignées ont profité d’elle et l’empêchent de respirer – Alexie décide de se venger.

La pièce fut présentée en 2018 au théâtre Espace la Risée, à Montréal.

Chaque rêve
Est un monde idéal en soi
Mais
Le rêve de l’un ne fait jamais l’affaire de l’autre
Il finit toujours par s’éteindre
Dans un incendie de silence

Puis
On reste ordinaire
Dans un univers ordinaire

Monsieur Léo

Texte et mise en scène Émilie Sigouin
Assistance à la mise en scène Alexandre Lang
Conception des décors et costumes Ariane Genet de Miomandre
Conception des éclairages Vincent Sauvé
Musique Francis St-Germain
Vidéo et photos Jonathan Asselin


Monsieur léo : homme ordinaire (2016)

photo : Steve Breault

Monsieur Léo n’a pas dormi depuis 100 ans, depuis que la femme qu’il aimait l’a quitté. Il ne peut fermer l’œil sans revoir la scène de rupture encore et encore. En attendant que cette femme revienne, il énumère ce qu’il apprécie de la vie, afin d’attendre un peu plus longtemps.

Le texte a été présenté en courte forme dans le cadre de la soirée OMAD de janvier 2016.

Chaque rêve
Dans le fond
C’est un monde idéal en soi
Le rêve de l’un fait jamais l’affaire de l’autre
Ça finit toujours par s’éteindre
Dans un incendie de silence
Pis
On reste ordinaire
Dans un univers ordinaire

Monsieur Léo

Texte et mise en lecture Émilie Sigouin
Musique Symon Henry
Interprètes Stéfan Perreault, Émilie Sigouin


Redhead (2015)

photo : Steve Breault

Une femme à la veille de la trentaine raconte sa vie amoureuse et sa sexualité à l’enfant qu’elle était. Elle dresse le portrait de deux relations qu’elle a eu, une où la femme s’est fait rejeter, et l’autre où elle s’est fait abusée. Détruite, elle décide de se venger et changer sa personnalité du tout au tout : elle transforme ses cheveux en roux et son corps pour jouer à la femme fatale avec les hommes.

La pièce a été présentée sous forme de laboratoire et avec l’aide de Jeunes Volontaires à l’Espace la Risée, en octobre 2015.

Texte Émilie Sigouin
Conseiller dramaturgique Olivier Sylvestre
Mise en scène Anne Sabourin
Assistance à la mise en scène Alexandre Lang
Musique Gabriel Ledoux
Interprètes Bryan Morneau, Émilie Sigouin, Vincent Langlois, Émilie Katalan


Wolfgang (2013)

Les murs sont de riches confidents, impassibles et muets. Tête au Corps fait revivre trois chambreurs de décennies différentes. Ces fantômes du passé s’entrecroisent, cohabitent ensemble sans le savoir, comme on vit en ressentant la mémoire des murs. Dans la même chambre, ils seront confrontés à leurs angoisses personnelles, soutenues par une ambiance inquiétante, étouffante et chaotique.

D’une durée d’environ 15 minutes, Wolfgang a fait partie de l’événement «La Maison de Poupée» à La Baraque, en octobre 2013.

Concept et interprètes Vincent Langlois, Nicolas Gagnon et Émilie Sigouin


Reine & oiseaux (2013)

Depuis quelques années, une jeune femme s’est enfermée chez elle, coupant tout contact avec l’extérieur.  Elle est reine chez elle, mais pour se désennuyer, elle créé trois êtres musiciens imaginaires répondant à ses humeurs et désirs. Mais voilà que pour la première fois, il lui vient l’envie de décrocher le téléphone pour faire signe de vie à un proche.  Cet appel la trouble, bien que les sujets de conversation paraissent anodins.  De cet événement découle une lourde réflexion où elle songe à réintégrer la vie extérieure.

Cet objet scénique a été créé à partir d’improvisations, dans une recherche de cohabitation entre le théâtre corporel et la musique.  La pièce a été réalisée dans le cadre d’une résidence artistique au Conservatoire d’art dramatique de Montréal, en juin 2013.

Je pense que
J’ai besoin de te prendre dans mes bras
Parce que
Je m’ennuie d’elle
Elle était tellement belle quand elle venait voir son petit-fils
Y disait pas encore rouge
Le rouge
C’était sa couleur préférée

Concept Émilie Sigouin
Textes et mise en scène Vincent Langlois
Interprètes François Dubé, Émilie Girard-Charest, Guillaume Laplante-Anfossi, Émilie Sigouin
Compositions originales Émilie Girard-Charest


son + m. chapeau & m. foulard (2012)

SON

Un personnage est constamment à la recherche d’une autre personne, sans jamais la trouver. Un bruiteur aux côtés du personnage provoque des rencontres et des espoirs en créant des univers sonores.  Mais l’absence continuelle de l’autre conduira le personnage à comprendre qu’il demeurera seul.

M. CHAPEAU & M. FOULARD

Deux hommes se retrouvent dans un non-lieu où le travail les attend. Ils pellettent ou déplacent de la terre, pourvu qu’ils fassent quelque chose, peu importe la tâche. Aucune question n’est possible, aucun arrêt. C’est alors que M. Foulard ouvre une boîte de Pandore lorsqu’il demande à l’autre une question fort troublante : « Êtes-vous heureux? »  Cette courte pièce (30-45 min) est une réflexion sur la recherche du bonheur, le travail en société, la peur de l’inconnu et la mort. À travers ces deux personnages touchants, le public est emmené autant à sourire qu’à réfléchir à travers ces questionnements existentiels situés au cœur de la vie quotidienne de tous et chacun.

Les deux courtes pièces ont été présentées à l’Espace la Risée, en mai 2013.

FOULARD – Êtes-vous heureux?

CHAPEAU – Je l’ignore, je pense ne pas savoir.

FOULARD – Vous ne savez pas!?

CHAPEAU – J’ai que doute. Je ne me sais pas?

FOULARD – Peut-être?

CHAPEAU – Mais vous, vous me connaissez!

FOULARD – Non, je vous ignore.

CHAPEAU – Alors, pourquoi ces questions?

FOULARD – Pour vous connaître.

CHAPEAU – Arrêtez! Plus vous me parlez et moins je me sais.

Concepts et texte Vincent Langlois
Mise en scène Émilie Sigouin
Conception sonore Simon Chioini et Matthew Schoen
Interprètes
Son – Vincent Langlois et Nicolas Gagnon
M. Chapeau & M. Foulard – Louis Labarre et Carl Vincent